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GEOGRAPHIE


 

Depuis quelques années, il y a une nette progression des industries de pointe notamment des secteurs électriques, électroniques et informatiques, a contrario on constate une diminution relative des branches traditionnelles comme le bois, l'habillement, le cuir ou l'imprimerie. À cela s'ajoute, une diminution de plus de 15 % soit 30 000 sociétés, essentiellement parmi les entreprises à la limite de l'artisanat et de la petite industrie. Paris et la région parisienne constituent donc un des pôles industriels les plus complexes qui soient, bien plus encore que ceux des grandes régions industrielles, comme la Lorraine ou le Nord.

En réalité, le souci de décongestionner la capitale se heurte en permanence à celui d'y maintenir une masse suffisante d'emplois, ce que facilite le développement du secteur tertiaire (lequel ne fait cependant pas appel à la même main-d'œuvre). On peut remarquer que l’effervescence d'activités tertiaires affecte de plus en plus Paris et sa banlieue. Cela se traduit par une augmentation continue de la superficie des bureaux, par leur modernisation et leur prolifération : passant par la Défense, les Champs-Élysées et Bercy, un axe tertiaire de plus de 30 km de long, le plus attractif d'Europe, s'étend de Saint-Germain-en-Laye à Marne-la-Vallée. Paris est la ville au monde qui accueille le plus grand nombre de congrès, de salons et d'expositions. Certains lieux voient passer plus de 1 million de curieux par an, notamment le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou et la tour Eiffel, mais aussi Versailles et Disneyland-Paris, à Marne-la-Vallée.

Néanmoins, certains monuments restent aux yeux des touristes des
« incontournables » et demeurent des lieux indispensables à visiter tel que la tour Eiffel, l'Étoile, Montmartre, Notre-Dame, le Panthéon, le Louvre, ou bien encore les Invalides. Les touristes fournissent aussi une grande partie de la clientèle aux 200 musées, 120 théâtres ou music-halls mais aussi aux hôtels : 200 000 chambres sont disponibles en Île-de-France, dont les trois quarts dans la capitale. Le commerce alimentaire de gros a été profondément transformé par le transfert des Halles à Rungis. Celles-ci constituent un équipement unique au monde, et exercent des fonctions de redistribution à l'échelle du pays tout entier, et même à l'étranger.

La plupart des organes de commandement se tiennent dans la partie ouest de la ville. La ville est administrée par un maire élu au suffrage universel depuis 1977, date à laquelle eut lieu l'élection de Jacques Chirac à ce poste. Le palais de l'Élysée, résidence du président de la République, est situé sur la rive droite, derrière les jardins des Champs-Élysées. Les ministères se sont au contraire installés sur la rive gauche, dans les somptueux hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain (tel l'Hôtel Matignon, résidence du Premier ministre). À proximité, fermant le périmètre où se concentrent les pouvoirs centraux, le Palais-Bourbon abrite l'Assemblée nationale, face à la place de la Concorde ; et le palais du Luxembourg, construit pour Marie de Médicis au début du XVIIe siècle, accueille le Sénat. L'installation du ministère de l'Équipement dans la Grande Arche de la Défense n'a pas véritablement modifié cette géographie des palais officiels.

Le pouvoir économique et financier se tient plus exclusivement sur la rive droite, dans les quartiers les plus marqués par l'urbanisme haussmannien, entre l'Opéra et l'Étoile. Ce quartier des affaires, d'abord centré sur la Bourse (1808-1826, architecte Brongniart) deuxième d'Europe après Londres et sur la Banque de France, n'a cessé de s'étendre vers l'ouest ; c'est là que se concentrent les sièges de compagnies d'assurance, de banques et de grandes entreprises, mais également les commerces de luxe : joailliers de la place Vendôme, grands magasins d'automobiles des Champs-Élysées, maisons de haute couture de l'avenue Montaigne.

C'est sur la rive gauche dans le triangle formé par le Muséum d'histoire naturelle, l'École normale supérieure et l'Institut de France que se sont installées les plus prestigieuses institutions d'enseignement : la Sorbonne et le Collège de France. La vocation culturelle du quartier est renforcée par la présence de nombreuses maisons d'édition et par la vie littéraire, qui anime les alentours de l'église Saint-Germain-des-Prés. La rive droite n'est toutefois pas en reste : le Palais-Royal, demeure de la famille d'Orléans, fut au XVIIIe siècle l'un des centres du mouvement des Lumières, et c'est la Convention, puis Napoléon Ier qui décidèrent de la transformation du Louvre en musée.

Avec la construction du Centre national d'Art et de Culture Georges-Pompidou, de la Cité des Sciences du parc de La Villette, du musée Picasso ou de l'Opéra Paris-Bastille, de grands pôles culturels se sont installés dans des quartiers jusque-là moins bien lotis : l'Est parisien. Alors que s'ancrait le caractère bourgeois et cossu de l'Ouest, les arrondissements de l'est parisien ont longtemps gardé une population ouvrière et des activités artisanales et industrielles variées. L'histoire de la Commune de Paris et la marche inexorable des Versaillais d'ouest en est jusqu'au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, illustrent bien cette dissymétrie sociale et politique. La présence du canal Saint-Martin, des grandes gares de marchandises (Nord, Est, Tolbiac) et des entrepôts de Bercy expliquent la place tenue par les activités de manutention et de transformation. Le quartier de la Bastille était traditionnellement le quartier des ébénistes, alors que la Manufacture de tapisseries des Gobelins s'était installée près de la place d'Italie.

La volonté de rééquilibrage de l'est parisien, associée à la désindustrialisation déjà ancienne de la ville, entraînent une tertiarisation rapide de ces quartiers, symbolisée par la ZAC Bercy. Dans le même temps, l'arrivée de classes plus aisées modifie peu à peu le tissu social de l'Est parisien.