PARIS AU 20ème SIECLE

 

Lors de la première guerre mondiale, Paris est préservée de l'invasion allemande par la victoire de la Marne, à laquelle ont contribué les taxis parisiens. En 1919, dans l'allégresse de la paix retrouvée, la Ville démolit le mur d'enceinte de Thiers, d'ailleurs périmé avant même la guerre de 1870.

Le "périphérique" ne sera aménagé que dans les années 1960. Le Bois de Boulogne et de Vincennes sont annexés et Paris trouve son allure actuelle. Pendant l'entre-deux-guerres, le rayonnement littéraire et artistique de Paris dépasse de nouveau les frontières : les artistes de l'Europe entière affluent à Montmartre et à Montparnasse. En matière de constructions, c'est une période de transition : l'Etat bâtit dans le style imposant et austère de l'époque (palais de Chaillot, de Tokyo), les bourgeois apprécient les appartements en forme d'ateliers d'artiste (Bruno Elkouken, Henri Sauvage), certains osent l'avant-garde moderniste (Auguste Perret, Le Corbusier, Mallet-Stevens).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Paris est occupé par la Wehrmacht en juin 1940. Malgré les difficultés d'approvisionnement, les arrestations de juifs, les exécutions d'otages, la capitale poursuit sa vie littéraire et théâtrale. Le 25 août 1945, Von Choltitz signe la capitulation des forces allemandes à la gare Montparnasse. Depuis 1945, l'évolution architecturale de Paris est la même que dans toutes les villes françaises : des tours et des barres massives et monotones dans les années 1950 et 1960, des immeubles modernes plus élaborés dans les années 1970 (Unesco, Maison de la Radio…).

Profondément transformé par les " trente glorieuses " (1945-1974) qui voient un essor économique sans précédent de la France, Paris connaît à la fois de grands programmes de rénovation urbaine, souvent contestés, une modification de sa structure économique et sociale (départ des industries vers la périphérie, exode de la population ouvrière, augmentation du nombre de célibataires, vieillissement) et des soubresauts politiques (manifestations contre la guerre d'Algérie, révolte étudiante de Mai 1968).

Les années 1980 ont marqué un retour aux gabarits classiques "haussmanniens". L'alignement des immeubles sur la rue, la diversité des formes furent affichés pour la première fois dans l'ensemble des Hautes Formes (13è arrondissement). Cependant ce "après-modernisme" reste fidèle aux volumes purs et cubiques de l'architecture moderne. Dans le même temps, de nombreux quartiers anciens furent "rénovés". Suite à ces destructions-reconstructions du Front de Seine, de Maine-Montparnasse, des Halles, les magistrats ont pris conscience de la valeur des quartiers anciens : Malraux a lancé les campagnes de ravalement dans le Marais, premier "secteur sauvegardé" établi en 1962. A côté de ces quartiers anciens en voie de muséification, la Mairie de Paris souhaite aujourd'hui également préserver les quartiers à l'architecture plus insignifiante, mais à la vie sociale active, comme le quartier de Montorgueil ou le faubourg Saint-Antoine.

Suite à la normalisation de son statut en 1977, Paris a élu Jacques Chirac comme premier maire depuis la Révolution. Depuis 1982, le statut politique de Paris a de nouveau changé : la capitale a été divisée en 20 mairies d'arrondissement : les électeurs choisissent 350 conseillers d'arrondissement qui élisent les maires d'arrondissement et 613 conseillers municipaux qui élisent le maire de Paris. Héritiers des monarques absolus, les présidents de la Vè République ont également laissé leur empreinte dans le paysage urbain de la capitale : après les ambitions de De Gaulle pour la région (aéroport de Roissy), le président Pompidou a créé le centre culturel qui porte son nom, malgré son désaccord avec le projet architectural. La destruction des halles de Baltard et les protestations qui s'ensuivirent ont suscité un intérêt croissant pour le patrimoine du 19è siècle : Valéry Giscard d'Estaing a choisi le projet du musée d'Orsay pour occuper l'ancienne gare d'Orsay. Il a aussi opté pour la reconversion des abattoirs de la Villette en Cité des sciences.

Ces 15 dernières années ont été marquées par le programme des grands travaux de François Mitterrand. Il a inscrit dans Paris des bâtiments imposants souvent inspirés de formes géométriques pures : l'Arche de la Défense, la pyramide du Louvre, l'opéra Bastille, la "Très grande bibliothèque", le Ministère de l'Economie et des finances de Bercy… Après le CNIT à la Défense et les bâtiments du siège de l'UNESCO (1958), la Maison de la Radio (1963) est élevée sur la rive droite de la Seine. Sur l'autre rive sont menées de vastes opérations de construction et de rénovation immobilière (XIIIe et XVe arrondissements notamment) qui ne laisseront certainement guère de trace dans l'histoire de l'architecture (tour Montparnasse et ses abords; édification d'un centre commercial après la destruction des Halles). Tel n'est toutefois pas le cas du Parc des Princes (1972). Les chantiers les plus importants concernent à la fois l'urbanisme de la ville (parc André-Citroën, pont Charles-de-Gaulle, près du secteur de Bercy (1996), des bâtiments publics (ministère des Finances et de l'Économie (1983-1989) et surtout ceux liés à la culture et aux loisirs : Centre national d'Art et de Culture Georges-Pompidou (Renzo Piano et Richard Rogers, 1977) ; Cité des Sciences et de l'Industrie et parc de la Villette à l'est de Paris qui accueille aussi la Cité de la musique (Christian de Portzamparc, 1984-1995) ; ouverture du musée d'Orsay (1986) face au Louvre. Le chantier d'aménagement du Grand Louvre, commencé en 1983 (aménagement des fossés de Philippe Auguste en 1985 ; restauration de la Cour carrée en 1986 ; annexion d'une aile occupée par le ministère des Finances et construction de la pyramide de verre par Ieoh Ming Pei en 1989 ; ouverture de 39 salles consacrées à la peinture française en 1992) et la restauration du jardin des Tuileries devraient être achevés respectivement en 1997 et en 2000. Parmi les autres réalisations, citons l'Opéra de Paris-Bastille (Carlos Ott, 1989), l'Institut du monde arabe (Jean Nouvel, 1981-1987), le stade Charléty (1988-1994), la Grande Arche de la Défense (1983-1989), la Bibliothèque nationale de France ou Bibliothèque François-Mitterrand (Dominique Perrault, 1988-1996).

Ces monuments font de la capitale une destination touristique choisie chaque année par plus de 20 millions de visiteurs, tandis que la population parisienne ne cesse de décroître, dépassant désormais les 2 147 274 millions d'habitants. Paris est ainsi devenue une magnifique ville-musée, un délicieux cadre festif pour les sorties et les spectacles, un centre d'affaires cosmopolite et animé. Les habitants se concentrent dans les arrondissements périphériques mieux aérés où l’on peut trouver des espaces verts, des parcs (Citroën, Belleville, Bercy) et d'équipements récents (stade Charlety, hôpital Robert Debré). En outre, malgré la décentralisation économique, l'essor des grandes métropoles de province et le départ continu d'un grand nombre d'habitants vers la banlieue et la grande banlieue, Paris demeure une place financière importante et l'une des toutes premières capitales culturelles et intellectuelles du monde.

Pour en savoir plus sur Paris et son histoire, cliquez sur les liens suivants :

  LA NAISSANCE DE LA CAPITALE
  PARIS AU MOYEN ÂGE
  DEPUIS LA RENAISSANCE
  LES GRANDS TRAVAUX DEPUIS LE 19ème SIECLE

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L'histoire de Paris est présentée en 45 minutes sur grand écran. L'enchaînement des images, des photos et des gravures permet de comprendre comment Paris s'est constitué depuis 2000 ans. Réalisé par des passionnés de Paris, le film est assez émouvant, à la fois poétique et pédagogique. Traduction par écouteur en 10 langues.